lundi 7 juin 2010

La corde sensible.

Je sais, je te délaisse un peu ces temps-ci. Mais je peux te dire que j'ai une bonne excuse! C'est la période des examens. Oui, moi aussi j'en suis réduite à des considérations bassement matérielles. C'est fou ce qu'il ne faut pas faire pour avoir des bières boissons fraîches dans le frigo et un palais endroit où dormir les soirs d'hivers.
Pour me faire pardonner, je vais te parler de quelqu'un que j'aime beaucoup. Il est grand, il est fort, il est intelligent, il est drôle, il est pas riche mignon mais il a un gros défaut: il est Suisse. Que veux-tu, on ne peut pas être parfait non plus, ça serait moins drôle.
Je me suis rappelée ce texte quand l'autre jour, je faisais mon ménage de fin de printemps, mais ne vas pas croire qu'il parle de moi hein, ça non. Je suis pire quand même pas aussi euh...
Pour voir le post original, clique ici. D'ailleurs, puis que tu y es, visite tout le site, je te garantie que ça te plaira. C'est satisfait ou remboursé. Et si tu es sage, tu pourras aussi aller sur le blog de Dieu, écrit à deux mains par Raph et un illustre inconnu (je vous l'avais bien dit qu'il était génial ce garçon).

Bordélisme Chronique*

Le bordélisme chronique est une maladie très grave.


Déjà, c’est une maladie qui n’est pas socialement reconnue. Si vous dites aux gens que vous êtes diabétique, dépressif ou fan de Nolwenn, ils vous regarderont avec un air triste, vous diront: mon pauvre ahlala mais comment ça va qu’est ce qu’on peut faire soigne toi bien ahlala mon pauvre.


Par contre, avouez aux gens que vous souffrez de bordélisme chronique. Ils vous regarderont avec un petit sourire amusé, au mieux, au pire ils te diront yaka ranger c’est une question de discipline tout ça tout ça. Quant aux assurances maladies, n’en parlons pas. Jamais un bordélique chronique n’obtiendra une semaine de congé pour ranger son deux pièces et demi. (Deux jours à regarder le chantier en se disant j’arriverai jamais à tout remettre en état, une demi-journée pour tout poutzer, finalement c’est qu’un deux pièces et demi, une demi-journée passée à contempler l’appartement vide mais pas encore aspiratorisé, une demi-journée pour reranger le bordel qui s’est reaccumulé avant d’avoir eu le temps de dire ouf et surtout de passer l’aspirateur et la panosse, un quart de journée pour passer l’aspirateur et la panosse et le reste pour se reposer).


Le bordélique chronique se reconnaît de loin. Pas besoin d’entrer dans son deux pièces et demi, sa voiture est déjà symptômatique. Un vieux journal de y a deux mois, de la paperasse entassée, des cartons de sandwiches et même, de temps en temps, un de ces bouts de plastique servant à pas attrapper de bébés qu’il faut pas mettre à l’index mais ailleurs, égaré entre un croissant du mois dernier et le cadavre d’un auto-stoppeur mort d’une crise cardiaque en découvrant le chantier.


Le bureau du bordélique chronique est du même accabit: il est jonché d’une pile de papiers retraçant les six derniers mois de boulot du souffrant, ce qui lui vaut les quolibets de ses collègues maniaco-maniaques. En général, le bordélique tient sa revanche quand on lui demande si c’est lui qui a le dossier machin, qu’il extrait en cinq secondes du milieu de la pile où il est coincé. Pour se venger, le bordélique va même jusqu’à demander un dossier au maniaco-maniaque qui lui répond: ah oui, je l’ai classé par ordre alphabétique, alors il doit être à la lettre d comme dossier ou alors non attend il est dans les dossiers classés dans la section à classer, ou alors dans le classeur ou je mets les trucs que je sais pas où classer, attend, je vais le retrouver tout de suite.


L’appartement du bordélique est par contre bien pire que tout ce que son pote le maniaque peut imaginer. Y a des cartons de pizza, de la vaisselle sale, du linge sale éparpillé dangereusement près du linge propre qui est tombé de l’étendage ou il trainait depuis trois semaines, d’ailleurs il reste même un gros pull en laine sur l’étendage alors que ça fait deux bons mois qu’il fait trop chaud pour les gros pulls en laine, y a des cendriers qui débordent, des tas de factures, de pubs pour des produits de beauté et de journaux gratuits, et en général tout un tas de machins qui font que le bordélique est quasi obligé d’avoir de grandes jambes et d’être hyper attentif pour traverser son antre sans marcher sur des choses et produire des craquements suspects.


Le bordélique est condamné à ne pas avoir de vie sociale. Quand des potes passent près de chez lui et lui demandent si ils peuvent venir le voir, il ne répond pas. Quand il fait une conquête féminine, il lui dit: mais j’t'assure, on sera mieux dans les bois à se faire bouffer par les moustiques que confortablement installés dans mon lit.


Une fois tous les six mois (en général quand la nouvelle conquête féminine s’incruste), le bordélique range sa voiture, son bureau (et entend 422 fois par jour des plaisanteries avec le mot pleuvoir dedans), remet son appartement dans un état qui lui semble satisfaisant (et tombe de haut quand ladite conquête lui dit c’est sympa chez toi mais t’aurais pu ranger quand même). Il contemple son travail, satisfait, se réjouit d’avoir retrouvé 42 francs 50 en petite monnaie, une lettre de sa précédente conquête et son chat qu’il croyait disparu. Il déclare à qui veut l’entendre: cette fois je me laisserai pas aller, c’est beaucoup plus simple de ranger au fur et à mesure. Deux semaines plus tard, en moyenne, il contemple son appartement aterré et se dit faudrait que je pense à ranger quand même.


P.S. Toute ressemblance avec des personnes existant ou ayant existé serait purement fortuite (et quand même un peu exagérée) (mais à peine)

* Avec l'aimable autorisation de l'auteur. Merci Raaaaaaph! :)

3 commentaires:

  1. ça me rassure, je ne suis pas la seule !!! A peine un peu exagéré mais il y a de ça aussi dans ma nature ! Je suis vraiment soulagée de me sentir moins seule, une pas si extra-terrestre que ça, même si j'ai connu bien pire que moi ! Heureusement, dès que j'ai de la visite, personne ne peut savoir le foutoir qui y régnait peu avant ! Beaucoup d'énergie, de boulot, je suis épuisée généralement à l'arrivée de l'invité(e) ! En revanche, effectivement, il est hors de question qu'on arrive chez moi à l'improviste, c'est trop Beyrouth Ouest, ou la zone...ce que vous voudrez, mais rien qui ressemble à quelque chose de convenable, la plupart du temps !!!
    J'assume, je le dis, je n'ai pas honte, puisque c'est nickel dès que j'ai de la visite.
    Le grand souci c'est l'énorme décalage entre le temps de rangement de ménage toujours trop long et ma capacité immédiate de mettre le bazar en deux minutes top chrono !!! Deux minutes accumulées à deux minutes accumulées à deux minutes et on y est très vite dans le bazar !!!

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  2. Je crois qu'on est nombreux dans ce cas, hi hi c'est clair qu'on se sent moins seul...
    Et je ne tiens à préciser que ça n'était pas du tout parce que j'attendais de la visite que j'ai tout rangé, ça non! :P
    Tout à fait d'accord sur le fait que tout le bordel en 1000 fois moins de temps qu'il n'en faut pour ranger. C'est un complot moi je dis!

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  3. salutations d'une bordélique revendiquée , depuis très longtemps , et ça ne s'est pas arrangé avec l'âge ..

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Ami(e)s du jour bonjour, Ami(e)s du soirs bonsoir!